Edit : le 4 décembre 2014, SocialCom et BNP Paribas Fortis ont annoncé la reprise des activités de Co.Station (lire le communiqué)
Après à peine 6 mois d’activité, l’incubateur Co.station vient de déposer le bilan. Cofondé en avril 2014 par Edouard Cambier, Paul Stasse et Thierry de Molinari, il se voulait un post accélérateur pour startups innovantes en forte croissance ayant déjà un business model éprouvé, scalable et générant du revenu (de 500.000 à 1 million d’€ de chiffre d’affaires).
Installé dans un superbe bâtiment et disposant de 2200 m2 au coeur de Bruxelles à 1min de la gare TGV, Co.Station proposait aux startups incubées une offre articulée autour de 3 axes – la mise à disposition d’un espace de travail, la délivrance de services d’expertises et l’accompagnement à la levée de fonds – ces trois activités constituant ses sources de revenus.
S’il est encore trop tôt pour analyser les causes ayant conduit Co.Station à déposer le bilan, celui-ci vient rappeler que l’incubation n’est pas un eldorado mais bien un business comme les autres. À ce titre, et comme le rappelle Michel de Guilhermier, pour accompagner sur la distance et aider des entrepreneurs à bâtir et réussir leur projet il est nécessaire de réunir 3 piliers permettant de délivrer correctement aux entrepreneurs la valeur qu’il sont en droit d’attendre :
1/ Une véritable compétence entrepreneuriale
il vaut mieux avoir soi-même crée, dirigé, développé, financé, et éventuellement revendu avec succès une ou plusieurs start-up […] un bon coach d’entrepreneurs doit être animé d’une flamme et avoir chevillé en lui la volonté de partager, de créer de la valeur et de faire réussir ses « protégés » […] il doit posséder un très large carnet d’adresses, dans tous les domaines, afin de pouvoir apporter aux start-up une expertise ponctuelle sur un sujet donné et ouvrir les bonnes portes au bon moment
2/ Une organisation composée d’acteurs 100% dédiés à l’accompagnement entrepreneurial et s’engageant dans cette mission sur le long terme
[les coachs] doivent se dévouer totalement, exclusivement, à cette tâche […] suivent une véritable méthodologie de création de valeur […] sont personnellement motivés à la création de valeur […] doivent avoir une sincère passion du partage […] donnent un engagement long terme
3/ Du cash
S’il faut évidemment pousser les start-up à se bootstrapper, être très frugales et malignes, il y a des limites […] il est parfois nécessaire de fournir au départ quelques dizaines de milliers d’euros […] et de remettre plus ou moins rapidement des capitaux de manière significative
Néanmoins, le dépôt de bilan de Co.Station ne signifie pas que l’accompagnement entrepreneurial est un business réservé à une élite entrepreneuriale et dont le modèle est figé dans le marbre. Il rappelle simplement qu’avoir un business modèle « qui marche » sur le papier, une bonne équipe et du cash ne garantit aucunement la viabilité IRL du projet, à l’instar des startups accompagnées.
Chez There is no spoon, Le mag’ nous sommes convaincus qu’il y a dans l’écosystème de la place pour des approches d’accompagnement s’appuyant sur des ressorts encore peu exploités, comme le P2P, et qui ne soient pas concurrentes mais complémentaires à celles existantes. Stay tuned !