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Nous avons entre autre abordé la thématique du Storytelling et détaillé quelques outils fort utiles pour en exploiter les leviers, dont les montagnes russes de l’émotion. C’est cette technique que nous allons expliciter dans cet article en nous appuyant sur une vidéo de la BBC l’illustrant à merveille.
Le principe.
Le principe des montagnes russes de l’émotion est le suivant. Il est simple, facile à mettre en oeuvre et peut s’appliquer autant à l’écrit qu’à l’oral.
À partir d’une situation de départ, il s’agit de construire son récit en l’émaillant de « crises », des moments clés chargés graduellement en tension et en intensité, qui vont jouer le rôle d’ascenseur émotionnel auprès des lecteurs ou de l’auditoire jusqu’à l’atteinte d’une apogée : ce moment où tout bascule, où chacun retient son souffle et qui va bien sûr être le théâtre d’un retournement de situation.
Il ne reste alors plus qu’à faire redescendre la tension et entrainer les lecteurs ou l’auditoire vers le happy-end.
L’intérêt de cette technique est double. D’abord, elle permet de captiver son auditoire ou ses lecteurs en suscitant une forte émotion génératrice d’empathie. Ensuite, grâce à cette émotion, elle les rend plus réceptifs aux messages que vous souhaitez faire passer. Le meilleur moment pour les faire passer étant bien évidemment le happy-end.
Le meilleur exemple du moment : les bébés iguanes de la BBC.
Cette vidéo qui illustre à merveille cette technique, vous l’avez forcément vu tant elle a fait le buzz ces derniers jours. Il s’agit du premier épisode du documentaire « Planet Earth II » de la BBC. Il en comporte 6 qui sont diffusés un par un le dimanche soir jusqu’au 11 décembre.
Elle présente des bébés iguanes qui, juste après leur naissance, doivent échapper à des serpents affamés pour rejoindre leurs semblables adultes sur les rochers.
Regardez la à nouveau, et posez vous ces questions :
- Quelle histoire le réalisateur a-t-il voulu nous raconter à partir des heures de vidéo captées ?
- Comment procède-t-il pour nous captiver ?
- Les images sont elle suffisantes pour pouvoir se passer de la narration ?
- Quel message cherche-t-il à nous faire passer ?
- Pourquoi a-t-il fait appel à Hans Zimmer pour la musique ? (compositeur des BO de « The Dark Knight », « Gladiator » ou « Pirates des Caraïbes »)
- Quelles sont les différentes crises ? (« Mais le voyage sera dangereux », apparition des serpents, capture n°1, encore plus de serpents….)
- Quelle est l’apogée ? (capture de l’iguane survivor après une longue course)
- L’iguane « survivor » est-il vraiment le même tout au long de la séquence ?
En conclusion.
Les montagnes russes de l’émotion est une technique en apparence simple à utiliser, mais qui nécessite beaucoup de travail pour être efficace. Elle est d’autant plus efficace si vous utilisez en complément de la narration des supports visuels (illustrations, photos, vidéo), ou inversement.
Vous pouvez vous en servir à n’importe quel moment : pour pitcher une idée, pour présenter un nouveau projet à vos équipes, pour expliquer une décision, pour écrire un article de blog… L’important est de toujours garder en tête le message que vous voulez faire passer et là où vous souhaitez emmener votre auditoire ou vos lecteurs.
D’ailleurs, pour construire votre Storytelling en vous appuyant sur les montagnes russes de l’émotion, vous pouvez également faire appel aux 22 règles de Pixar pour être exaltant, percutant et efficace que nous avons également présenté lors de cette conférence.
Bon Storytelling !
À propos de l’auteur
Camille Muller (Associée fondatrice)
Stratégie, projets et culture
Toujours tirée à quatre épingles, biberonnée à Bob Dylan, U2 et à la poésie de Jacques Prévert, Camille abrite sous ses atours BCBG un cœur de rockeuse intrépide.
Sérieuse sans être stricte, irrévérente sans être irrespectueuse, Camille ne se laisse pas démonter par l’urgence ou le caractère critique d’une situation. Si elle décoche périodiquement des traits d’humour acerbes, si elle manie allégrement l’autodérision, c’est parce qu’elle est convaincue qu’ils apportent une légèreté et une distance bénéfiques, qu’ils permettent d’être moins impliqué, d’y voir plus clair, plus net.
Camille aime les plans bien ficelés qui se déroulent sans accroc. Pragmatique et directe, elle n’hésite pas à dire les choses telles qu’elles sont, quitte à parfois appuyer là où ça fait mal. Pour Camille, amener les équipes à prendre véritablement conscience du problème auxquels elles font face est un must : c’est uniquement à ce prix qu’elle pourra leur montrer comment contribuer à la solution.
Quand elle ne pilote pas de projets à 100 km/h, on peut voir Camille flâner dans les allées du Centre Georges Pompidou, du Palais de Tokyo ou du Musée du Jeu de Paume. En mars 2019, vous auriez même pu la croiser dans le désert marocain, où elle participait à un trek humanitaire.